Charente  — 5ème Jour : vendredi 23 mai 2014
 

Visite du Pôle image à Angoulême.

— 10h00 — Cité Internationale de la Bande Dessinée et de l'Image.

Situé dans les anciens chais Magelis, le nouveau musée de la B.D., inauguré en 2009 se déploie sur 4 000m2. Nous sommes accueillis par Mme Frédérique Broussard, chargée d'accueil, qui sera notre guide pendant toute la visite.

Dans le musée, toute l'histoire de la B.D. francophone et américaine est présentée dans une scénographie de 1 300m2 avec plus de 400 planches imprimées, de dessins originaux, d'éditions anciennes. Les collections sont présentées selon trois approches complémentaires :

Le parcours historique : de Töpffer à Astérix en passant par Bécassine, Zig et Puce, Tintin, Corto Maltese pour l'Europe ; Mutt et Jeff, les Peanuts, les superhéros et les antihéros underground des comic books pour l'Amérique du Nord.
Enfin, découvert dans les années 90, d'ancienne tradition japonaise, renouvelé en 1945 par Osamu Tesuka : le manga, premier au monde en publications comme en nombre de lecteurs.

Une approche liée aux techniques de création depuis le scénario jusqu'à la mise en couleur.

Un troisième axe esthétique en tant qu'art graphique, artistique, avec ses courants, ses maîtres et ses influences.

Choisis dans un fonds de 8 000 originaux, les planches et les dessins en exposition sont régulièrement renouvelés pour assurer leur conservation : quatre mois d'exposition pour quatre années de réserve.

Le parcours sinueux des aires de présentation ponctuées d'espaces de lecture aux fauteuils amples et confortables, trop confortables parfois, permet de se plonger dans les albums proposés en libre accès.

Que ce soit pour refléter une époque, symboliser une quête spirituelle ou sublimer le désespoir, la Bande Dessinée, ce 9è Art, est un univers fait de mots, de traits, de couleurs et d'âme.

Déjeuner au restaurant "Cocogrill" à Moulin d'Olérat.

— 12h00 — A proximité du Château de La Rochefoucauld, le restaurant est situé au bord de la Tardoire dans un cadre verdoyant.

Nous aurions pu profiter de la terrasse ombragée et apprécier les joies d'un déjeuner en plein air mais, ce jour là, il était plus avisé de déjeuner à l'intérieur.

Visite du Château de La Rochefoucauld.

— 15h00 — Le château de La Rochefoucauld est habité aujourd'hui par Madame Sonia Matossian, mère de François Alexandre duc de La Rochefoucauld-Liancourt, 19è du nom.

C'est une femme élégante et distinguée qui s'est particulièrement investie dans la restauration du château. Nous avons la chance de l'avoir pour guide et de l'écouter nous raconter l'histoire de ce château indissociable de la famille des La Rochefoucauld.

Depuis son origine en 980 où Fucaldus, jeune frère du comte de Limoges, construisit un camp fortifié sur la roche surplombant la rivière qu'il appela « Fucaldus in rupe » (la Roche à Foucauld), l'architecture du château s'est modifiée de façon spectaculaire : chaque construction cherchant à imposer la grandeur de cette famille.
En 1515, le roi François 1er, filleul de François II de La Rochefoucauld, érige la baronnie en comté. François II et son épouse Anne de Polignac font construire l'aile Est et Sud, sur trois niveaux en arcades décorés d'un « cortile » qui évoque les Palais de la Renaissance Italienne.
Cinq ans plus tard, le grand escalier dont le dessin est attribué à Léonard de Vinci vient orner l'intérieur du Château. L'aile Ouest du 17è qui avait brûlé ne sera reconstruite qu'au 18è siècle.
Cette famille fut illustrée par de remarquables personnalités : le cardinal François de La Rochefoucauld, grand aumônier de France sous Louis XIII ; François VI, l'auteur des célèbres maximes en 1664, qui fut un farouche opposant à Richelieu ; La Rochefoucauld d'Anville, massacré en 1792 à Gisors, qui anima le courant libéral de la Noblesse aux Etats Généraux de 1789 ; François Alexandre de La Rochefoucauld-Liancourt (1747-1827), député de la Noblesse aux Etats Généraux, à l'origine de l'Ecole des Arts et Métiers, cofondateur de la Caisse d'Epargne et qui préconisa l'usage du vaccin contre la variole en France.
Nous poursuivons la visite par les salons, tous ornés de boiseries du XVIIIè. Les tableaux, meubles et objets proviennent des biens personnels de la famille.

Certaines toiles sont attribuées à de grands maîtres : Rigaud, Oudry.

Le petit boudoir de Marguerite d'Angoulême est décoré de panneaux peints.
Les bibliothèques recèlent une quantité impressionnante de volumes datant du 18è et de la première moitié du 19è. Revêtus d'une reliure d'époque, ce sont pour la plupart des livres d'Histoire, de Sciences, d'Economie politique, de Droit...
Le Trésor des chartes contient plusieurs milliers de pièces d'archives qui couvrent 8 siècles d'histoire.
Dans les sous-sols du château on découvre deux immenses pièces : la salle des gardes et la double cuisine dotée d'une double cheminée. Plus bas encore, il est possible d'explorer les fondations même du château.
 

L'embellissement du château n'est cependant pas terminé. Un projet ambitieux de reconstruction du donjon dont le coût s'élèverait à 5 millions d'Euros est en cours ; les plans du célèbre architecte Pei ont reçu l'agrément de la Commission Supérieure des Monuments Historiques. Il ne reste plus qu'à constituer un dossier de mécénat.

Nous espérons que ce projet aboutira et qu'il verra les efforts de Madame Sonia Matossian, femme extraordinaire de dynamisme et de ténacité, couronnés de succès.

Visite de la Chocolaterie d'Antan au pied du château.

— 17h00 — La chocolaterie est située au pied du Château, le long de la Tardoire. Madame Grenier nous accueille dans le laboratoire qui jouxte la boutique.
Les tempéreuses, extrudeuses, enrobeuses ainsi qu'un tunnel de refroidissement sont les outils quotidiens du Maître chocolatier Vincent Larrivière qui dirige une équipe dynamique et inventive.

Les fabrications sont artisanales : le chocolat brut, pur beurre de cacao à 72% de fèves de Côte d'Ivoire, est travaillé sans conservateur. Plus de 40 recettes sont concoctées avec des produits de qualité, dans un parfait équilibre des saveurs : pralines, ganaches, nougatines, mendiants... il y en a pour tous les goûts et nous avons le bonheur de pouvoir en apprécier les différentes compositions.

Personne n'est sorti les mains vides du magasin ; il y avait trop de tentations gourmandes. Et puis le chocolat est un excellent remède contre la déprime.

— 18h45 — Dernier briefing pour le départ du lendemain et dernier apéritif du soir, toujours très apprécié de tous, offert par les Nantais avant le délicieux dîner.