Charente  — 2ème Jour : mardi 20 mai 2014

Petit déjeuner à l'hôtel, puis départ à 9 heures.

Météo France l'avait annoncé : temps maussade, risques d'averses.

Visite guidée de la ville de Saintes.

— 10h00 — Nous avons rendez-vous devant l'entrée de l'amphithéâtre antique, lieu de notre première visite.
Commencé sous le règne de Tibère, il est achevé en 40 après JC sous celui de Claude ; il pouvait accueillir 12 à 15 000 personnes.

De structure mixte, la plus grande partie des gradins s'appuie sur le vallon, seul le côté Ouest est construit sur la structure creuse des murs d'appui. Ce monument mesurait plus de 120m de diamètre, possédait 90 accès et comprenait 32 à 35 gradins. Les fondations subsistent ainsi que l'arène et les quatre rangées inférieures de la "cavea". Celle-ci était répartie en différents niveaux réservés à chaque catégorie sociale des spectateurs (un peu comme à Roland Garros).

Les spectacles offerts par les riches notables de la ville étaient plutôt sanglants : combats de gladiateurs ou d'hommes contre des animaux sauvages.
Nous partons ensuite vers l'Abbaye aux Dames. Premier monastère de femmes en Saintonge, l'abbaye bénédictine fut fondée en 1047 à l'initiative de Geoffroy Martel, comte d'Anjou et de son épouse Agnès de Bourgogne. Son pouvoir temporel était très étendu. On pouvait y battre et changer la monnaie. L'abbaye rayonna sur la Saintonge pendant 8 siècles et compta jusqu'à 100 religieuses.

La Guerre de Cent Ans, les Guerres de Religions apportèrent leur lot de destructions auxquelles s'ajoutèrent au 18è siècle deux incendies successifs des bâtiments conventuels qui furent entièrement reconstruits sous la conduite de l'Abbesse Françoise de Foix.

A la Révolution l'abbaye fut transformée en prison, puis en 1808, en caserne et l'église utilisée comme écuries. L'abbatiale ne fut rendue au culte qu'en 1939 après son acquisition par la ville en 1924 et sa restauration complète.

Les bâtiments monastiques restaurés dans les années 1970-80 accueillent avec un succès grandissant les académies musicales du festival de Saintes.

Nous arrivons maintenant devant l'Arc de Germanicus construit par un noble Santon du nom de Caius Julius Rufus en l'honneur de l'empereur Tibère, de son fils Drusus et de son neveu Germanicus.

Situé en avant du pont qui traversait la Charente, l'Arc marquait l'entrée principale de la ville de Mediolanum Santonum sur la voie Agrippa en provenance de Lugdunum.

L'élargissement progressif du fleuve entraîna la démolition du vieux pont en 1843.
L'Arc fut cependant sauvé grâce à Prosper Mérimé et remonté pierre par pierre sur la rive droite du fleuve.
16m de largeur sur 15m de hauteur, il est d'une grande sobriété dans son décor architectural. Des inscriptions dédiées à son généreux donateur sont visibles sur la frise qui couronne son entablement.

Déjeuner à la Brasserie "le Grand Comptoir du Cours".

— 12h30 — Restaurant spécialisé dans l'accueil de groupes.

Cette brasserie de style bistrot mélange cuisine traditionnelle et inventive à base de produits frais provenant de producteurs locaux et régionaux.

Visite du Musée de la céramique à La Chapelle des Pots.

— 15h00 — Jean-Pierre Koben, président de l'association Terres et Feux de Saintonge, nous accueille dans les locaux plutôt vétustes du Musée. Il espère que le projet de rénovation ambitieux visant à devenir un haut lieu du patrimoine régional verra le jour au cours des prochaines années.

L'aventure du Musée commence en 1970 lorsque des archéologues de Houston découvrent un grand nombre de poteries, au large du Mississipi, identifiées comme production de La Chapelle des Pots par Jean Chapelot chercheur au CNRS.

Les colonies n'ayant pas le droit de fabriquer des poteries, l'exportation des céramiques saintongeaises vers l'Europe du Nord au 13è et 14è siècles et à destination de l'Amérique du Nord au 18è siècle est à son apogée.

Cinq siècles d'histoire sont présentés dans le Musée avec des pièces allant du 13è au 18è siècle.
Au Moyen Age la poterie évolue vers les arts de la table ; à la Renaissance, Bernard Palissy aurait laissé son empreinte sur l'histoire du village avec de nouvelles techniques de modelage et de nouveaux décors.

Du 16è au 18è siècle l'artisanat de la poterie est particulièrement florissant jusqu'au 19è siècle où les productions industrielles vont venir concurrencer l'artisanat rural. Le dernier potier saintongeais « le Père Emile Ledevant » disparut en 1945.

 
Ce petit musée a su préserver son héritage patrimonial rural grâce à la qualité inaltérable de la céramique qui possède le merveilleux pouvoir de raconter aux générations futures l'histoire des hommes, leurs voyages, leur quotidien.
Avant de repartir vers l'hôtel, nous faisons une petite balade dans le village vers la fontaine et son lavoir.
— 18h45 — Réunion dans la salle Capucine du Passiflore pour le briefing du lendemain et la répartition en covoiturage. Le traditionnel apéritif du soir, offert par Paul, nous met joyeusement en appétit.