Sologne  — 3ème Jour : mercredi 20 mai 2015
La particularité de ce mercredi a été l'interdiction de prendre des photos dans les deux lieux visités.

Visite de la Société de céramique Pillivuyt à Mehung-sur-Yèvre.

— 10h —

Fondée en 1818 par Jean Louis Richard Pillivuyt, originaire de Suisse, son fils Charles installe la nouvelle usine de porcelaine à Meuhun-sur-Yèvre en 1854. L'entreprise prospère jusqu'en 1945, date à laquelle l'affaire est cédée à M. Alfred Simon. Sur les 800 ouvriers en 1870, l'entreprise n'en compte plus que 28 en 1946.

Une importante modernisation des moyens de production est alors mise en œuvre avec la construction de deux fours tunnels de 60 m de long afin de doubler la production. Son entrée au sein du groupe suisse Laufen, spécialiste mondial de la céramique lui donne accès à la grande distribution.
La SAS Nouvelle Pillivuyt est actuellement l'un des plus importants sites de production français de porcelaine avec plus de 200 collaborateurs/trices, 52% de chiffre d'affaires à l'export, plus de 3 millions de pièces produites chaque année et une présence dans plus de 50 pays.

La production de la porcelaine, bien qu'automatisée, suit un processus long et complexe :

1 – La création : les différents modèles sont sculptés dans le plâtre suivant un agrandissement de 14 à 16 % ;
2 – Le modelage : le modeleur réalisera un premier moule et la matrice qui servira à reproduire chacune des parties du premier moule ;
3 – La fabrication de la pâte : Pillivuyt est l'un des derniers porcelainiers à fabriquer sa propre pâte ;
4 – Le façonnage des pièces se fait selon trois types de procédés de coulage : à ciel ouvert, entre deux plâtres, sous pression ;
5 – Une première cuisson d'environ 16 à 18 h. est réalisée à 980° C ;
6 – Elle est suivie de l'émaillage des pièces ;
7 – Une deuxième cuisson à 1 400° C permet d'obtenir des pièces blanches d'une qualité d'hygiène parfaite ;
8 – Le tri est réalisé suivant des critères de qualité bien définis ;
9 – Le décor : plusieurs techniques sont utilisées : le filet réalisé à la main (au pinceau sur une "tournette" actionnée par l'opérateur) ; le filet réalisé à la machine ; le vaporisateur ; la chromolithographie ;
10 – La troisième cuisson, celle du décor, permet de révéler les couleurs dans leur aspect définitif.

Nous étions loin d'imaginer la complexité des procédés de fabrication de ces articles de haute qualité destinés aux hôtels-restaurants mais aussi aux épicuriens passionnés de cuisine et de gastronomie.
   
Nous terminons notre visite par le magasin de vente où nous découvrons un vaste choix d'articles pour la table témoins du savoir-faire inégalable des maîtres porcelainiers.

Déjeuner au restaurant "Le Parc" à Menetou Salon.

— 12h — Situé à proximité du château, les nouveaux propriétaires nous accueillent pour une escale gastronomique réconfortante.

Un léger malentendu dans la distribution des tables a fait que Gilles et Annick se sont trouvés isolés des autres convives. Qui peut dire s'ils ne recherchaient pas en fait un peu d'intimité…

Visite du Château de Menetou-Salon.

— 15h — Notre guide occasionnel, M. Bernard CAPO, caricaturiste du monde du spectacle et de l'actualité, auteur de B.D., nous retrace les origines du château.

Propriété des comtes de Sancerre depuis le règne de Saint-Louis, le domaine fut vendu en 1448 au Grand Argentier du Roi Charles VII, Jacques Cœur.

Après avoir appartenu à diverses familles, le château de Menetou-Salon devient la propriété de Louis Engelbert, Prince d'Arenberg par son mariage avec Pauline Brancas-Lauragais en 1773 et deviendra la résidence principale de la branche française de sa famille.
   
Au 19è, Auguste Louis Albéric d'Arenberg décida d'agrandir et d'embellir le château. Il fit appel à Ernest Sanson, architecte spécialiste du néogothique qui s'inspira du Palais Jacques Cœur pour la réalisation de cette nouvelle œuvre.
Le château se voulait une demeure confortable. Le Prince Auguste d'Arenberg, en amateur éclairé de technologie, avait fait installer l'électricité au château. La salle d'attente témoigne de la première présence de la fée électricité en dehors de la capitale.
La salle à manger richement meublée est toujours utilisée par la famille ; La grande bibliothèque recèle plus de 12 000 volumes dont certains dédicacés par des auteurs connus du 20è siècle.
Nous poursuivons notre visite par la salle dédiée à la Sellerie, tout en noir et argent. Une selle arabe rapportée d'Egypte par le Prince lorsqu'il était Président du canal de Suez est la pièce maîtresse de ce musée.
Avant-dernière étape de la visite : le Musée de l'Automobile. Génération après génération, les princes d'Arenberg ont enrichi leur collection de voitures de modèles prestigieux parmi lesquels :
 une Panhard et Levassor dotée des premiers pneus Michelin, en parfait état de marche ; une Turcat Mery de 1912 et une Hispano-Suiza de 1923 avec la cigogne de l'escadrille Guynemer en guise de bouchon de radiateur (Pierre d'Arenberg, Conseiller Général de l'époque, avait été à l'origine de la première école d'aviation au camp d'Avord).
Nous terminons cette visite par la boutique aux souvenirs où nous attend une dégustation des précieux vins de Menetou-Salon.

Sur le chemin de retour au domaine de Chalès, une halte s'imposait à Nançay, ville réputée pour ses délicieux sablés.

— 19h — Réunion "Salle de Chasse" pour le briefing habituel et le non moins traditionnel apéritif offert par René, Yolande, la cousine et toutes ces charmantes dames de l'ile.

     
s