Mt St Michel  —  5ème Jour : vendredi 20 mai 2011

Au programme de la journée :
   Coutances, Hambye et Villedieu les Poêles .

Visite de la Cathédrale de Coutances.

Nos deux guides Catherine et Xavier nous répartissent en deux groupes afin de respecter les normes de sécurité pour la visite de la partie haute de l'édifice.

Un peu d'histoire :
Au Vè siècle, St Eroptiole, 1er évêque de Coutances, fait construire une première église à l'emplacement d'un temple gallo-romain.
Détruite lors des invasions normandes, une cathédrale romane est reconstruite à l'initiative de l'évêque Robert et sera achevée en 1048 par l'évêque Geoffroy de Montbray.
Au XIIIè siècle, à l'avènement du gothique, l'évêque Hugues de Morville entreprend la transformation de la cathédrale. La majeure partie de la structure romane est conservée mais reçoit une « chemise » de calcaire travaillée dans le nouveau style gothique normand.

Nous entamons la visite de la partie haute de la cathédrale.
Par un escalier de pierre nous arrivons au coeur de la tour octogonale de la cathédrale gothique ; dans une salle aux murs de pierre granitique épais et aux voûtes en berceau, notre guide nous explique, à l'aide d'une maquette, la technique de construction d'une voûte au Moyen Age.
Nous traversons les anciennes tribunes romanes (dortoir des pèlerins au Moyen Age) ; des portes s'ouvrent sur une balustrade réservée à l'entretien intérieur de l'édifice. Puis la Tour romane octogonale en extérieur – entièrement chemisée de pierre des carrières de Chausey.
C'est maintenant le moment le plus délicat pour nos deux Françoise : le Promenoir Nord.
Au niveau des fenêtres tripartites qui dispensent la lumière, nous avons une vue exceptionnelle sur la grande verrière aux vitraux clunisiens qui représentent la vie de St Thomas Becket.
Nous passons via la charpente du XVè de l'édifice – un trou dans un mur extérieur nous laisse apercevoir l'église St Nicolas – pour arriver à la Tour à la Lanterne octogonale qui éclaire largement la croisée – Le surplomb au dessus du vide est impressionnant.
Nous empruntons le Promenoir Sud avec une vue sur la verrière du Jugement dernier et des vitraux cisterciens ; le Rond Point du Choeur où une tenture tissée d'or et d'argent, aujourd'hui disparue, représentait les 12 travaux d'Hercule ; tout en bas le Maître Autel du 18è réalisé par Antoine Duparc et son fils Raphaël.
Nous apprenons qu'à la Révolution la cathédrale fut convertie en un temple dédié à la déesse de la raison et de l'être suprême, les chapelles servirent d'étables, le choeur de grenier à grains. C'est sous Napoléon 1er que la cathédrale fut redonnée à la papauté.

Nous redescendons et nous nous arrêtons devant la Chapelle de la Circata repeinte à l'identique, avec ses poteaux aux couleurs polychrome ; la Chapelle privative de Jean Chiffrevast (1381) ; une balustrade du 15è découverte par l'ancien sacristain ; le Puits Notre Dame du XIè ; une statue de la Vierge à l'enfant en marbre, du 14è ; des Reliquaires.

Le temps de notre visite s'achève. Nous remercions notre guide d'avoir su éveiller notre intérêt par la richesse de ses connaissances.

Pique-nique à Hambye.

Arrivés sur notre lieu de pique-nique, nous avons cru pouvoir apercevoir Notre Dame de Hambye, que nenni, son accès est rigoureusement fermé au public à l'heure des repas et sa vue complètement occultée.
Nous avons cependant trouvé un sympathique coin de verdure au bord de la rivière, avec des tables, où nous avons passé un moment agréable.

Fonderie de cloches à Villedieu les Poêles.

Visite de la Fonderie de Cloches "Cornille Havard" au 10 rue du Pont Chignon à Villedieu les Poêles.

Dans la cour d'accueil, des cloches de toutes les grosseurs sont en attente d'expédition.

L'une d'elle résonne : la visite commence.

Tout d'abord notre guide nous donne – son à l'appui – un aperçu du fonctionnement d'une cloche supportée par un ensemble de poutres en bois.
Puis, dans l'atelier où les compagnons fondeurs sont en pleine activité, nous apprenons les différentes étapes de la fabrication d'une cloche.

Le fondeur réalise :

  • Le gabarit extérieur et intérieur de la cloche : « planche à trousser » ;
  • Un moule en « terre » (mélange d'argile, de poils de chèvre et de crottin de cheval) est fabriqué constitué de 3 parties :
    • L'intérieur de la cloche « le noyau » en briques réfractaires.
    • Une « fausse cloche » en « terre » façonnée à l'aide du gabarit extérieur de la cloche. On y place les décors et les inscriptions réalisés par estampage de cire.
    • La « chape », sorte de carapace extérieure de « terre » qui recouvre la « fausse cloche ».
La cuisson permet au fondeur de retirer la « fausse cloche » ; vide dans lequel sera coulé le bronze (alliage de 78% de cuivre et 22% d'étain) chauffé à environ 1100°. On ajuste alors le moule de la couronne qui a été façonné à part (technique de la cire perdue). Les deux éléments ainsi emboités sont fixés par « crampage ».
L'ensemble est retourné couronne en bas et enterré dans une fosse jusqu'au niveau de l'entonnoir. La coulée du métal en fusion est très spectaculaire.
Après quelques heures voire plusieurs jours, le moule est cassé et la cloche apparaît enrobée d'argile brûlée. Elle sera sablée, ciselée, polie et accordée. Restera à fixer les accessoires de suspension et le battant.

Héritiers d'une longue tradition, les fondeurs de cloches perpétuent les gestes et les tours de main que les compagnons du Moyen Age leur ont légué.

Un dernier passage par le magasin des souvenirs et nous nous dirigeons vers notre deuxième lieu de visite.

Ateliers du cuivre à Villedieu les Poêles.

Créé en 1850, l'Atelier du Cuivre, avec ses 10 employés, est l'un des derniers ateliers de Villedieu, encore en activité, ouvert à la visite.

Le cuivre (métal dont la découverte remonte à 5000 ans avant J.C.) est stocké en lingot pour le laminage et en cathode pour l'électrolyse. Le cuivre pur est rouge ; allié à 25% de zinc il devient jaune (le laiton) ; son point de fusion est de 1084°. Ses propriétés biologiques et ses vertus bactéricides en font un oligo-élément indispensable à la vie. La dernière mine de cuivre se trouve à Thillot dans les Vosges.

L'Atelier du Cuivre réalise ses propres création en :

  • « repoussage » manuel sur un tour mandrin ;
  • « ciselage » : dessin gravé sur le cuivre ou le laiton ;
  • « polissage » pour donner à la pièce un très bel éclat ;
  • « martelage » : opération qui accroît la robustesse des ustensiles ;
  • « étamage » : la législation française exige que l'intérieur des ustensiles culinaires soit protégé (sauf les bassines à confiture).
Le montage des accessoires se fait par une technique innovante sans rivets.
Nous assistons à la projection d'un film sur l'histoire de Villedieu :

Les Chevaliers de Malte fondent vers 1130 la première Commanderie de France à Villedieu-les-Saultchevreuil. Moins de deux siècles plus tard se constitue l'une des plus dynamiques corporations de poêliers dinandiers – l'histoire ne dit pas le rôle joué par les Hospitaliers dans la naissance de cet artisanat.

Au 18è-19è siècle, la poêlerie occupe environ 1700 ouvriers. La ville s'appelle alors Villedieu-les-Poêles. Quant aux habitants, ils prennent le nom de Sourdins en raison du travail assourdissant de la dinanderie.

L'Atelier du Cuivre a su s'adapter à une clientèle internationale aux exigences les plus fantasques mais il a surtout acquis une notoriété reconnue par les plus grands noms de la gastronomie, des métiers d'arts et de l'orfèvrerie.

Un dernier passage là aussi par le magasin des souvenirs et nous reprenons le chemin de St Jean le Thomas.
Liberté est laissée à chacun de prendre le chemin du retour qui lui convient sans perdre de vue le rendez-vous de 18h30 dans la salle du restaurant pour l'apéritif du départ : un Pommeau bien frais offert par Edith accompagné des petits gâteaux du Président.