Mt St Michel  —  3ème Jour : mercredi 18 mai 2011
Comme tous les matins, petit déjeuner à 8 heures. Cependant, la 1ère visite n'étant qu'à 9h30 dans un lieu proche, nul besoin de se hâter.

Visite du Musée du sel à Vains.

Ecomusée de la baie du Mont Saint Michel à Vains.
Notre guide Christèle nous fait découvrir une vue magnifique sur le Mt St Michel, au coeur même de cette baie à la faune et à la flore exceptionnelle.

Nous entrons ensuite dans une Salle du Musée dédiée à l'histoire du sel dont la production a marqué profondément la vie dans la région jusqu'en 1845. Ce produit était indispensable à la survie et sa taxation constituait une source de revenu substantiel pour le royaume.

En raison du coût de production élevé, les sauniers dans l'Avrantin étaient taxés au « quart-bouillon », aussi l'annonce de la volonté d'y rétablir la gabelle provoqua en 1639 « la Révolte des va-nu-pieds ». Cette Révolte dura 6 mois et fut durement réprimée sur ordre de Richelieu.
L'Atelier du Saunier nous donne un aperçu des conditions éprouvantes du travail dans la saline dont la période de fonctionnement était règlementée (80 jours de fabrication et le nombre de fours limité à trois).

Le « sablon » salé récolté est lessivé à l'eau claire dans la « fosse ». Venue de la « fosse » la « brune » (saumure) coule dans des tonneaux. Pour vérifier son taux de salinité le saunier utilise un « brunomètre ».

Le travail de fabrication commence sous nos yeux : la « brune » est soumise à évaporation dans des bacs en plomb ; il faut 1h1/2 pour que le sel commence à cristalliser. On le met alors à sécher dans les « marvaux » (panier d'osier conique) puis en sac.

Après cette intéressante expérience, nous repartons en direction du Mt St Michel avec notre échantillon de sel avrantin.

Visite de l'Abbaye du Mont Saint Michel.

11h30 – Rassemblement sur le parking du Mont Saint Michel. Nous nous dirigeons tranquillement vers notre lieu de visite sans oublier de prendre la photo souvenir pour le groupe.
Nous franchissons la porte Bavole et suivons la cour de l'Avancée, l'unique rue étroite et raide bordée d'échoppes.

Il est midi : à mi-chemin nous repérons un espace accueillant et ombragé que nous investissons pour une sandwich-party.
Il n'est pas de fin de repas sans café ; qu'à cela ne tienne, redescendons...

Déjà 14h, le temps de remonter la « grande » rue du village qui conduit à l'Abbaye dont l'entrée, précédée d'un escalier important, le Grand degré extérieur, est dominée par le superbe Chatelet.
Celui-ci protégeait l'escalier du gouffre percé dans les entrailles qui conduit à la Salle des Gardes (contrôle des entrées).
Encore un escalier monumental, le Grand degré intérieur calé entre les fondations de l'église et les logis abbatiaux
et nous arrivons sur une petite terrasse, dite du Saut Gauthier ; avec un magnifique panorama sur le Sud de la baie.
Quelques pas encore et nous débouchons sur la Grande terrasse de l'Ouest où nous rejoignons notre guide Bénédicte — jeune femme dynamique, à l'esprit d'à propos, passionnée du Moyen-Age.

La terrasse de l'Ouest est constituée du parvis primitif de l'église abbatiale et des vestiges du dortoir des moines détruit lors d'un incendie. Encore un point de vue exceptionnel sur l'ensemble de la baie et sur la flèche néogothique du clocher surmontée par la statue en cuivre de St Michel.

Une pause dans l'église abbatiale et un rappel des connaissances :
La longue histoire du Mt St Michel lorsqu'en 708 Aubert, évèque d'Avranches fit élever sur le Mont Tombe un sanctuaire en l'honneur de l'archange ;
Le culte de St Michel, chef de la milice céleste qui vainquit le dragon (symbole du démon).
Dans la sensibilité médiévale c'était celui qui conduisait les morts et pesait les âmes au jour
du jugement dernier. ;
Son architecture : les maîtres d'oeuvre du Moyen Age ont su tenir compte de la forme pyramidale du Mont et ont enroulé les bâtiments autour du rocher granitique. Le bâtiment de la Merveille est le témoin de la maîtrise architecturale des bâtisseurs du XIIIè qui réussirent à appuyer sur la pente du rocher deux corps de bâtiments de trois étages. L'église romane repose sur une plate-forme en croix constituée de 4 cryptes dont nous allons maintenant découvrir les différentes parties :
La Crypte N.D. des Trente Cierges, construite dans la première moitié du XIè, soutient le bras Nord du transept de l'église abbatiale. Cette chapelle était un lieu privilégié de la vie spirituelle et liturgique du monastère. Installée dans la crypte en 1976, la statue polychrome en pierre de la Vierge fins XIIIè provient de l'abbaye d'Hambye.
Notre-Dame sous Terre : c'est la partie la plus ancienne du Mont.
Elle est située juste au-dessous de la partie Ouest de la nef. Modeste lieu de culte d'à peine 14m sur 12m : deux petits sanctuaires voutés en berceau sont surmontés de tribunes qui servaient probablement à présenter les reliques aux fidèles.

La Croisée du Transept, sous laquelle affleure la pointe du rocher, a été entièrement reconstruite à la fin du XIXè siècle.

La Crypte des Gros Piliers avec en son centre 10 énormes piliers cylindriques de 5m de circonférence, a été élevée au milieu du XVè pour soutenir le choeur gothique de l'église.
On rejoint la Crypte St Martin, élevée après l'an mil pour servir de fondation au bras Sud du transept de l'église abbatiale.

De la crypte on accède par un petit passage à l'énorme roue qui occupe l'Ancien Ossuaire des Moines. C'est une réplique des roues utilisées au Moyen Age dans les chantiers de construction.

La Chapelle St Etienne est située entre l'infirmerie qui s'est effondrée début XIXè et l'ossuaire des moines. Elle servait probablement de chapelle mortuaire.
Le Cloître situé au 3è étage du bâtiment Ouest de la Merveille.
Une galerie couverte entoure un jardin à ciel ouvert. Son double rang de colonnettes, légèrement décalées, dessine des perspectives sans cesse changeantes. Lieu de prière et de méditation, cette galerie permettait la circulation entre les différents bâtiments.
Nous arrivons au Réfectoire des Moines. C'est une immense salle rectangulaire dont les murs latéraux sont percés d'étroites et hautes fenêtres (59) invisibles de l'entrée qui dispensent une lumière douce et uniforme sur l'ensemble de la salle.
La Salle des Hôtes qui se trouve exactement sous le réfectoire, au second étage de la Merveille, était destinée à la réception des rois et des nobles. Deux immenses cheminées occupent toute la largeur de la salle ; elles étaient affectées aux cuisines.
Des tentures délimitaient une séparation du reste de la salle qui servait de salle à manger.

Par un escalier on accède à la Salle des Chevaliers (ou Scriptorium). Construite pour porter le cloitre, c'était la salle de travail et d'étude des moines dont les manuscrits sont conservés à Avranches.

On achève la visite de la Merveille par l'Aumônerie (35m de long) établie au premier niveau sous la Salle des hôtes. C'était dans ce lieu que les moines accueillaient les pauvres et les pèlerins de toutes conditions. Devenue aujourd'hui la billetterie et la boutique de l'abbaye, on ne peut malheureusement en apprécier tous les détails.
Après quelques achats de « souvenir du Mt St Michel », nous repartons pour St Jean le Thomas pour le repas du soir, le briefing quotidien et un repos bien apprécié de tous.