Sorties-visites

Sortie du mercredi 8 octobre 2014 :
Monsireigne & Pouzauges.

Visite du Musée de la France Protestante.

Nous étions 20 participants pour cette sortie d'Octobre.
La journée ne s'annonçait pas particulièrement clémente, mais nous étions loin d'imaginer ce qui nous attendait.

 

 

A 10h30, M. Denis Vatinel, conservateur du château du Bois Tiffray, nous accueillait à l'entrée du Musée de la France protestante de l'Ouest établi dans ce logis du XIXe.
Il nous invite tout d'abord à découvrir le domaine de 165 ha et, comme dans le poème de Lamartine « l'Isolement », à méditer à l'ombre du vieux chêne et à promener notre regard sur la plaine bocagère qui se déroule à nos pieds.
Une rétrospective de la vie dans ce domaine aux nombreuses dépendances nous ramène à l'époque glorieuse de « la vie de château ».
Dans l'ancienne demeure réformée, léguée en 1945 par Mme Bage, deux salles du Musée retracent 4 siècles d'histoire des protestants en Bas Poitou : depuis 1534 où Jean Calvin approfondit les idées de Luther et de Zwingli, favorisées par l'expansion du climat de liberté individuelle de la Renaissance ; suivi du massacre de la St Barthélémy (1572) sous la régence de Marie de Médicis ; l'Edit de Nantes (1598) signé par Henri IV qui devait mettre fin aux guerres de religion ; le siège de La Rochelle par Richelieu sous Louis XIII ; les terribles dragonnades qui précédèrent la Révocation de l'Edit de Nantes et entraînèrent l'exil de plus de 200 000 huguenots sous le règne de Louis XIV ; enfin l'Edit de Tolérance (1787) puis les accords du Concordat (1802) qui rétablirent les protestants dans leurs droits civiques et religieux.

L'histoire est retracée à partir de documents iconographiques, de photographies, de cartes. Par des ouvrages aussi : bibles et psautiers du XVIe siècle à nos jours, œuvres des maîtres de la célèbre Académie de Saumur ; par des manuscrits : actes établis au Désert (période de clandestinité des protestants à connotation biblique rappelant les 40 années d'errance du peuple Hébreux dans le désert) ; des objets : chaires à prêcher, coupe de Communion, méreaux ainsi que divers objets attestant de la réorganisation de l'Eglise au moment du Réveil visant à redynamiser une foi endormie.

Nous aurions pu en apprendre d'avantage sur la France protestante au XIXe, l'engagement de ces hommes et femmes dans la société française au lourd passé d'intolérance religieuse et d'exclusion civique, malheureusement le temps nous était compté.
 
Déjeuner à l'Auberge de La Bruyère.
13h00 — Déjeuner à l'Auberge de La Bruyère à Pouzauges
Monique et sa fille Laurie-Anne nous accueillent dans un cadre chaleureux à la cuisine traditionnelle raffinée.
Nous profitons d'un panorama superbe sur le bocage vendéen. Le soleil aurait pu baigner de lumière les larges baies vitrées, mais ce n'était pas compris au menu… comme les cafés, d'ailleurs.

Visite de l'église Saint-Jacques et du Château de Pouzauges.

 

 

A la sortie du restaurant, Aurélie notre guide nous propose de nous diriger à pied en direction de l'Eglise Saint-Jacques. Sous une pluie légère, nous cheminons prudemment par les venelles escarpées aux noms évocateurs des célébrités locales.
De l'extérieur, l'Eglise Saint-Jacques agrandie au XIVe est surmontée d'un clocher massif de forme carrée qui révèle la transition architecturale du roman vers le gothique.
A l'intérieur, 7 fenêtres au décor flamboyant illuminent la nef : le vitrail central de l'autel représente «la vie de Jésus », celui de gauche « la vie de la Vierge » et celui de droite « la vie de St Joseph ». Un magnifique vitrail dédié « aux martyrs des guerres de Vendée » rappelle les heures tragiques de cette période de l'histoire de France.
Les autres fenêtres sont habillées de « grisaille » d'origine cistercienne.

L'orgue du XIXe, comme celui de la Cathédrale de Nantes, possède 17 jeux et un clavier de 61 notes. Son buffet a été restauré dans le style de l'Eglise en 2004.

Nous quittons ce havre de paix pour nous diriger — sous une pluie plus insistante — en direction du Château de Pouzauges.
Construit au XIIe siècle sur un promontoire granitique, 3 enceintes successives protégeaient le donjon. La dernière courtine en place est flanquée dans l'angle N-E de la tour de Bretagne érigée au XVe siècle.
L'intérieur de l'enceinte a été transformé en parc de verdure. L'entrée du château se fait entre deux massifs quadrangulaires.
Le donjon, pièce maîtresse de cet ensemble fortifié, est de forme rectangulaire. Il mesure 26m de haut et ses murs ont plus de 2m d'épaisseur. Ses caractéristiques architecturales rappellent celles du château de Noirmoutier.
L'entrée principale du donjon était située au second étage ; on y accédait par un pont mobile.
Nous pénétrons dans la partie basse du donjon (R de C), dans l'espace qui servait de réserve de nourriture. Un escalier de bois arrive au 1er étage qui devait servir de salle d'armes.
Un tableau retrace l'historique des propriétaires successifs du château parmi lesquels on retiendra Catherine de Thouars épouse de Gilles de Rais (1420) qui apporta un certain confort au château défensif.

Au 2ème étage on trouve le logis seigneurial : vaste salle avec des fenêtres à coussièges du XVe, des cheminées, des latrines.
Par un escalier de pierre à vis on accède au 3ème étage où la présence de cheminées et de fenêtres en hauteur révèlent l'existence d'un autre étage encore…
Une légende raconte que la fée Mélusine aurait jeté un sort au château de Pouzauges, comme à beaucoup d'autres en Bas Poitou. Mais les amoureux du passé se sont efforcés de conjurer le sortilège : classé monument historique en 1872, il appartient depuis 1988 à la commune qui met en place un vaste plan de travaux de restauration.

Nous terminons cette visite sous une pluie battante, dans un sauve-qui-peut général en direction des voitures.
Merci à André pour cette « séance de thalasso » qu'il nous a offerte en prime à titre gracieux.