Annie, la compagne d'Alain, nous rassemble dans le magasin d'exposition afin de nous rappeler les origines de cette "plus petite fonderie d'Europe" installée depuis 2002 dans le Marais poitevin.
Originaire de Reims, Alain Adin est héritier d'un savoir-faire ancestral transmis par son père et son grand-père. Il a été formé depuis l'âge de 14 ans aux treize métiers de la fonderie, depuis la conception d'une pièce jusqu'à sa réalisation. Sa société labellisée « entreprise du patrimoine vivant » a obtenu la reconnaissance de l'UNESCO en tant que « patrimoine culturel immatériel à sauvegarder ».
La réalisation d'une plaque-modèle en bois, reproduisant en relief la pièce à obtenir, est une préparation longue et coûteuse.
Le moulage se fait à la main avec un sable naturel appelé « sable à vert ».
Un petit « cubilot » à vent froid (four de fusion traditionnel) est utilisé pour la démonstration au public des coulées de fonte. Celui-ci est en chauffe depuis deux heures pour atteindre la température de fusion de 1 350°.
Dans l'antre de Vulcain le bruit est assourdissant. Son chapeau à la Indiana Jones pour se protéger des projections en fusion, Alain s'active près de son cubilot.
Il l'alimente alternativement, au niveau du gueulard, en coke de métallurgie puis en métaux de fonte mélangés à de l'argile et de la silice jusqu'à ce que le laitier se forme au-dessus du bain de fonte liquide. La fonte en fusion aura alors atteint la température idéale pour être récupérée via le canal de coulée dans une louche de fonderie à long manche puis versée dans les différents moules.
C'est un travail pénible qui exige beaucoup d'attention pour la partie fonderie mais qui permet aussi au fondeur d'art de laisser libre cours à sa créativité. Malheureusement, c'est une activité qui viendra à disparaître par manque de vocation et de formation.
Pour terminer la visite, nous revenons dans le magasin d'exposition où sont présentées à la vente les créations uniques aux modèles déposés rehaussées de couleurs par les soins d'Annie. |