Sorties-visites

Sortie du mercredi 28 septembre 2011
à Nieul sur l'Autise.

Visite de l'Abbaye de Nieul sur l'Autise.

Le temps était particulièrement beau pour notre première sortie de l'année 2011-2012.
A 10h30, notre guide Emilie accueillait notre groupe de 18 participants sur le parvis de l'église Abbatiale St-Vincent.

Fondée en 1068, l'Abbaye St Vincent de Nieul-sur-l'Autise a bénéficié de la protection des comtes de Poitou et des ducs d'Aquitaine.

En 1141, Aliénor d'Aquitaine, reine de France, lui accorde le statut d'Abbaye royale. A la fin du 18ème siècle, ce monument, déjà mis à mal durant les guerres de religion, devient bâtiment agricole.
Classée monument historique en 1862, grâce à l'intérêt que lui porte Prospère Mérimée, l'Abbaye devient propriété du Département de la Vendée en 1968.
De style roman-poitevin du XIIè , l'Église St-Vincent présente des motifs décoratifs rares (jeux de damiers, d'octogones et d'entrelacs) répartis sur toute la largeur de la façade.
Le portail d'entrée à quatre voûtures sculptées est encadré de deux portails aveugles. Les chapiteaux des huit colonnettes à gauche et à droite de la porte de bois représentent les 7 péchés capitaux.
L'intérieur de l'église surprend par l'inclinaison des piliers conséquence peut être des techniques architecturales de l'époque. L'allée qui mène au choeur s'est creusée au fil des temps. Dédiée à St Vincent, patron des vignerons, un crucifix en cèpe de vigne trône sur l'autel.
Adossé au mur Sud de l'église, le Cloître du XIIè siècle a conservé son cachet d'antan. De plan carré, ses quatre galeries ornées d'arcades s'ouvrent sur le jardin avec son puits circulaire.
Dans la galerie Est, un enfeu gothique orné de sculptures marque la tombe d'Aénor de Châtellerault, mère d'Aliénor d'Aquitaine.

La salle capitulaire s'ouvre sur la galerie par cinq baies. La voûte en berceau a été rehaussée — l'année 1646 gravée sur la voûte en témoigne — et des deux nefs seules subsistent les deux bases des piliers centraux. C'est ici que les moines, suivant la règle de Saint Augustin, écoutaient la lecture du chapitre, recevaient les consignes des différentes tâches de la journée et procédaient à la confession collective.

La chapelle voûtée des Chabots est aménagée dans l'ancien chauffoir ou scriptorium ; au centre la pierre tombale de l'abbé Hugues de Faye. 

Dans la galerie Sud, encastré dans le mur du réfectoire, le lavabo des moines servait aux ablutions avant chaque repas. Du réfectoire il ne reste que les vestiges des fondations.                    

A la suite du réfectoire, faisant l'angle avec la galerie Ouest, se trouvait la cuisine ; on peut voir aussi l'amorce d'un souterrain conduisant aux celliers.

La Galerie Nord adossée à l'église comporte les sépultures des abbés du XIIIè ; c'est en fouillant leurs tombes en 1868 que furent découvertes trois crosses en or. Celles-ci furent vendues : deux sont exposées au musée de Cluny, une autre à Westminster.

A l'étage, au-dessus de la salle capitulaire se trouve le dortoir des moines. Au sol, cinq éléments en résine sablée et un moulage de la fenêtre haute de la façade de l'église voisine de Benet illustrent la sculpture romane du bas-poitou sur le thème de la Genèse.

Dans une des galeries hautes de l'Abbaye, sept instruments de musique médiévaux jouent à notre approche.
Dans une autre galerie de verre, des livres tactiles nous renseignent sur le rôle des moines dans l'aménagement du marais et le fonctionnement d'une abbaye médiévale...
La Maison d'Aliénor avec ses technologies innovantes et interactives est située dans les jardins de l'Abbaye. A l'entrée, des personnages traversent le miroir du temps pour nous guider.
Dans la bibliothèque, Prospère Mérimée nous accueille. Puis ce sont le seigneur de Vouvant et Aliénor d'Aquitaine qui sortent des livres. Ces hologrammes de quelques centimètres s'interpellent d'un rayon à l'autre et nous dévoilent leur histoire.Dans la salle des cinq abbés, des chaires de bois équipées d'écran plat et de joystick, nous permettent de découvrir l'Abbaye au XIIè siècle.

Enfin la salle de projection aux fauteuils confortables nous offre un survol magnifique des Abbayes de Vendée.

La visite s'achève à 12h30 et nous nous dirigeons vers notre lieu de restauration.

 
Déjeuner à l'Auberge du Cloître.

Situé face au cloître, dans une bâtisse du 17è siècle, l'Auberge du Cloître . . .

  nous accueille avec ses spécialités du Marais dans une ambiance bruyante car nous ne sommes pas les seuls visiteurs dans le village.

Visite de la Maison de la Meunerie.

A 14h30 la Maison de la Meunerie nous attend.

Construite en 1728, le moulin à eau de Nieul, longtemps abandonné, fut remis en activité en 1997 grâce à une association locale "les Gueurnivelles" (petites grenouilles en patois vendéen) et au savoir-faire de son meunier Thierry Limoges.
Aujourd'hui le moulin accueille 12 000 visiteurs par an et produit chaque année plus de 80 tonnes de farine.

La grande roue à aubes entraîne les engrenages au rythme de l'Autise ou de moteurs auxiliaires selon les périodes de sècheresse. Les roues dentées en bois imbriquées dans des roues dentées en fer assurent une lubrification autonome de l'ensemble. Cette mécanique complexe et régulée transmet son énergie aux différents engins de la meunerie et à la meule disposée à l'étage.
C'est à l'étage que nous est dévoilé toute l'ingéniosité du système : le grain est versé dans la trémie, dirigé par l'auget inclinable au niveau de l'oeillard et là, très régulièrement réparti entre la meule tournante et la meule dormante, afin d'y être broyé.
Une petite clochette savamment intégrée au système permet de prévenir le meunier qu'il est temps de réapprovisionner afin que les deux meules de silex n'entrent jamais directement en contact d'où la petite chambre attenante à l'usage du meunier ou de son commis.

La dernière étape, le blutage, permet de séparer la mouture de ses différents constituants. Le blutoir, avec son tamis rotatif, permet de récupérer la farine, la recoupe et enfin le son.

L'ancienne habitation du meunier nous ouvre ses portes.

Elle était constituée d'une "pièce à vivre"

(avec une cheminée, un potager, la table, le lit, un vaisselier et divers objets servant aux activités domestiques et de travail de l'époque) et de la "chambre" où dormaient les enfants (avec deux lits, une bercelonnette, un cabinet vendéen et la cheminée où trônent une lampe pigeon et un globe de la mariée).

Mélanie, notre guide nous libère à 15h30 et après un ultime passage par la boutique des souvenirs nous nous séparons jusqu'à la prochaine visite...