Cantal  —  2ème Jour : mardi 8 juin 2010
8h00 — Petit déjeuner. Tout le monde était à l’heure ! L’avertissement lancé par le Président d’une tournée générale apéritive pour le retardataire aurait-il fait mouche ?

AURILLAC.

La visite d’Aurillac était programmée à 10h et nous fûmes les premiers arrivés sur le lieu de rendez-vous.
Notre guide nous fit découvrir sa ville (capitale du parapluie) et pour cause…

On retient de l’origine d’Aurillac qu’elle ne viendrait pas de l’or supposé se trouver en abondance dans la Jordanne, mais du nom d’un citoyen romain Aurelius.
Vers la fin du IXème siècle, Saint Géraud fonda une Abbaye bénédictine qui portera plus tard son nom. C’est dans ce monastère qu’étudiera Gerbert, jeune pâtre à l’intelligence remarquable, qui devint le premier Pape français sous le nom de Sylvestre II.

Pour commémorer son souvenir une statue le représente coiffé de la tiare et sur le socle de granit trois bas-reliefs nous montrent : le jeune pâtre examinant les astres, l’archevêque Gerbert expliquant à une assemblée le fonctionnement d’une horloge à balancier et le jeu d’un orgue à vapeur, enfin le Pape Sylvestre II sur la Sedia Gestatoria.

Nous avons ensuite fait quelques pas dans la ville, pour découvrir les abattoirs dont subsistent quelques traces de canalisations qui permettaient au sang des animaux tués de se déverser dans la rivière, d’où le nom de Pont Rouge à proximité qui surplombe la Jordanne.

Subsiste aussi la plus ancienne halle aux fromages où sont exposés les accessoires en bois autrefois utilisés pour la fabrication des fromages.
Du monastère, richesse de la Cité à l’époque romane, construit en même temps que l'Église Saint Géraud, il ne reste que le lavabo qui orne la place de l'Église.

Le monument le plus intéressant de la ville est l’ancien hôpital signalé en 1838 par Mérimée. La partie centrale du rez-de-chaussée présente trois arcades surmontées d’un bandeau à damier au-dessus duquel on peut lire « Ecce Quies Hominum Domus… » (Voici une maison de repos pour les hommes) qui rappelle sa vocation de soin et d’accueil pour les pélerins sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle.

La Maison consulaire, rue du Collège, lieu de réunion des Consuls de la ville d’Aurillac à partir de 1280, laisse apparaître les caractéristiques de la Renaissance dans ses éléments architecturaux. Sur la façade est sculpté un petit cochon, clin d’œil et avertissement d’un artisan mal rétribué. Au-dessus de la porte on remarque le blason de la ville : de gueules à 3 coquilles d’argent, au chef azuré chargé de 3 fleurs de lys d’or symbole de la fidélité au Roi Charles VII.

Les habitant d’Aurillac ont subi bon nombre d’agressions par les Anglais, les guerres civiles et religieuses. L’Abbaye perdit au fil des ans de son influence et les Consuls prirent la direction de la Cité. Avant la Révolution elle abrita une présidiale et porta le titre de Capitale de la Haute Auvergne mais c’est en 1790, avec la création des départements et après une alternance avec Saint Flour qu’Aurillac devient définitivement Chef-lieu du Cantal.

Pique-nique sur la Route des Crêtes.

Nous avons quitté Aurillac et notre guide et nous avons emprunté la Route des Crêtes en direction de Salers, en quête d’un coin repas accueillant pour déjeuner. Le froid et le vent ne nous ont pas empêché de pique-niquer de bon appétit et avec bonne humeur.

Quelques-uns ont même trouvé… une certaine table d’orientation.
Et nous sommes repartis vaillamment pour Salers.

SALERS.

Sal était à l’origine un piton rocheux d’où son nom latin Salernum et par la suite Salers.
Nous nous rassemblons sur la place devant l’Office du Tourisme pour commencer la visite guidée de la Ville. Sur cette place, les pans de mur des maisons révèlent d’anciennes échoppes.

Nous continuons notre visite en sillonnant les rues médiévales du quartier pauvre à numérotation double en étage (minoration des taxes oblige).
Nous passons devant la porte du Beffroi transformé en horloge et nous progressons dans le quartier riche qui dévoile de véritables trésor d’architecture.

Nous arrivons sur les remparts qui ont protégé la ville des assauts répétés des huguenots et nous admirons le paysage panoramique qui s’offre à nos yeux. Là, notre guide nous rappelle comment dame Florine donna l’éveil d’une agression sournoise de pillards aux gens de la Cité. Acte de bravoure qui ne fut pas même reconnu…

Nos pas nous guident alors vers l’Eglise Saint Matthieu au portail roman. Cette petite église de village nous surprend par les richesses qu’elle renferme :

  • 5 tapisseries d’Aubusson du XVIIème siècle,
  • une mise au tombeau du XVème siècle,
  • une pieta en grès polychromé,
  • un lustre en cristal monumental.

Nous quittons notre guide devant la statue de Tyssandier d’Escous, rénovateur de la race bovine Salers qui nous rappelle que nous sommes dans le pays des vaches rouges et du fromage Salers.

La visite s’est terminée par un tour des boutiques de la ville et quelques rafraîchissements à la terrasse d’un café.

Puis nous avons regagné Saint Jacques des Blats où un copieux repas nous attendait, dans un cadre chaud et accueillant.

La soirée fut courte pour beaucoup mais on pouvait voir, dans un coin du salon de détente, cinq joueurs qui disputaient avec sérieux des parties de Tarot ; pas trop tard cependant puisque le petit déjeuner avait été avance à 7h30 pour nous laisser le temps d’arriver sur les lieux d’excursions.